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Histoire
 
Histoire de Castries
 
Petite chronologie
980/990 Création de Castries
1039 Elzéar Dalmace est le premier seigneur connu du château féodal.
Création d'une église romane Saint-Etienne au niveau de l'actuel square Coste.
1495 Achat de la baronnie de Castries par Guillaume de la Croix.
1565 Édification du Château bâti au-dessus du château féodal.
1671 Paul Riquet construit l'aqueduc. Charles Amans en est l'entrepreneur de maçonnerie.
1768 Création du Pont de la cadoule, décoré aux armes du Cardinal de Bonzi.
1784 Armand de La Croix, qui fit la guerre d'Indépendance américaine, est nommé Duc de Castries.
1790 Castries devient le chef-lieu de Canton.
1831 Construction de la mairie
1843 Construction de l'ancielle Halle
1863 Construction de la nouvelle église St-Etienne à son emplacement actuel.
1882 Ouverture de la ligne de chemin de fer.
1926 Naissance de la course royale dans le château, lors de la venue de la reine Marie-Amélie du Portugal.
1945 Fermeture du Moulin à Huile, à cause de l'industrialisation.
1970 Ouverture du Foyer Communal.
1995 Legs du château de Castries à l'Académie française.
1997 Ouverture d'un Office du tourisme.
1998 Construction d'une Maison des Associations et d'un centre social à l'ancienne gare.
 
Personnages célèbres de Castries
 
Victor COSTE, Naturaliste (1807-1873)
SA VIE
  Né à Castries d'une famille très anciennement connue, son enfance se déroule à Castries puis à Montpellier où il poursuit ses études. Il ne se marie pas.
Ce savant étudie pendant dix ans la formation et le développement de l'oeuf.
En 1844, une chaire d'Embryogénie est créée pour lui au Collège de France.
Il s'intéresse ensuite au milieu aquatique.
En 1851, il devient membre de l'Institut (académie des sciences) où il prend plus tard des responsabilités.
En 1852, il est élu correspondant de l'Académie de Montpellier.
Professeur au muséum, puis au collège de France, il est principalement connu pour ses travaux sur la pisciculture.
Il écrit plusieurs livres sur les poissons.
Il meurt à Rézeulieu, près de Gacé (Orne) en 1873.
En sa mémoire, un buste a été élevé au square qui porte son nom, près du château de Castries.
SES TRAVAUX
L'ostréiculture moderne, en France, naquit de l'esprit ingénieux de ce naturaliste, installé en 1854 dans le bassin d'Arcachon.
Au 19ème siècle, devant l'épuisement des bancs et leur difficulté à se renouveler, on doit recourir à des réglementations strictes pour protéger la reproduction des huîtres. Ces réglementations sont cependant très difficiles à faire accepter par les populations locales dont la survie dépend de cette activité de pêche.
En 1854, De Bon, commissaire de la pêche, invente un système de plancher-collecteur qu'il installe au dessus des bancs durant la période de frai afin de collecter le naissain. Ce naissain pourrait alors repeupler et recréer des bancs.
Le naturaliste Victor Coste, la même année, étudiant le captage et l'élevage du naissain, expérimente les premiers parcs d'élevage à Arcachon puis en Baie de Saint-Brieuc. Devant les résultats plus que prometteurs obtenus, les parcs vont alors se multiplier un peu partout sur les littoraux français, avec des techniques chaque fois plus perfectionnées.
Mais c'est dans les années 1850 que se produisirent les changements les plus importants. Pour diverses raisons Napoléon III décida de moderniser l'activité ostréicole. Il envoya d'abord Victor Coste, en Italie où l'on avait conservé depuis l'Antiquité des techniques de captage du naissain. On disposait des fagots de bois dans l'eau, par exemple, pour que les larves s'y collent.
Après le retour de Coste, l'empereur lança un programme de repopulation des bancs naturels à partir de ces techniques de captage et d'autres. En fait, des Français aussi avaient déjà commencé à fabriquer leurs propres collecteurs, en Bretagne par exemple. Dans un décret de 1852, l’Empereur introduisit aussi une forme de propriété privée destinée à encourager l'activité ostréicole. Quiconque en faisait la demande pouvait obtenir une concession sur le domaine public maritime.
Les débuts furent évidemment chaotiques. Après les premiers succès vinrent les premiers échecs. Coste mourut en 1873, détesté de tous. Mais peu après, les pionniers qui avaient persévéré triomphèrent. Les premiers à réussir furent les pêcheurs de la baie d'Arcachon, au sud de l'estuaire de la Gironde. Ils réussirent si bien que dans les années 1880 apparut ce qui devait être la première crise nationale de l'ostréiculture.
LE MARINARIUM DE CONCARNEAU
Il a été créé par Victor Coste, professeur au Collège de France, en 1859.
La station de Biologie Marine de Concarneau, créée par Victor Coste, professeur au Collège de France en 1859, constitue la plus ancienne station marine du monde. Dédiée, à l'origine, à l'élevage des animaux marins, la station est rapidement devenue un centre scientifique et intellectuel très actif. Les techniques d'élevage des poissons plats y ont été mises au point à la fin du siècle dernier de même qu'y ont été réalisées les expériences de base de l'embryologie expérimentale (Chabry, 1887).
Le Marinarium est situé dans cette station de biologie marine où ont été réalisées les premières expériences d’aquaculture marine, identifiés de nombreux organismes du plancton, décrites de nouvelles molécules d’intérêt thérapeutique, découvertes de nouvelles espèces de poissons. Cette aventure scientifique est évoquée dans l’exposition.
Marinarium
Le Marinarium de Concarneau, vitrine de la station de biologie marine, joue le rôle d’interface entre le grand public et les chercheurs.
Il montre la science en train de se faire dans le domaine de la vie marine, l’environnement et le devenir des océans.
 
Charles-Eugène Gabriel de la Croix de CASTRIES
De Castries Marquis de Castries, Maréchal de France (1727 - 1801)
Il est né le 25 février 1727 à l'Hôtel de Castries à Paris.
Orphelin à un an, il fut élevé par son oncle Armand Pierre de Castries, archevêque d'Albi.
Charles-Eugène-Gabriel de la Croix, Marquis de Castries est gouverneur de Montpellier en 1743 à l'âge de 16 ans.
Il participe alors aux guerres de Flandres et d'Allemagne pendant 19 ans.
En 1760 il acquiert, à trente-trois ans, une renommée universelle en reportant sur le duc de Brunswick la bataille de Clostercamp.
Il devient Ministre de la Marine en 1780 puis reçoit le bâton de Maréchal de France en 1783.
Promoteur de réformes importantes dans la Marine, réformes connues sous le nom de "Code Castries".
En 1791 (à la Révolution), il émigre auprès du Prince de Brunswick, qu'il avait combattu 30 ans auparavant et battu à Clostercamp.
En 1797, Louis XVIII, émigré à Blankenburg, le nomma Chef de Cabinet. Il meurt le 11 janvier 1801 en exil au château de Wolfenbütel, mis à sa disposition par le duc de Brunswick, qui lui fait élever un monument funéraire.
 
ARMAND-CHARLES-AUGUSTIN DE LA CROIX DE CASTRIES

Comte de Charlus (1756 - 1842)
fils du précédent, Armand-Charles-Augustin de la Croix est titré Comte de Charlus, héritage de sa grand-mère petite fille de Colbert.
Il fait la guerre d'indépendance américaine et se couvre de gloire en assurant la défense de la Virginie aux côtés de Lafayette.
A son retour en France en janvier 1814 il sera fait Duc de Castries.
Il fut député de la noblesse aux États généraux.
Il émigra, et, à son retour en France en 1814 il fut nommé Lieutenant général, Pair de France (1814) duc pair héréditaire (1817), chevalier du Saint-Esprit (1825).

 
René de la Croix de Castries
 

Duc de CASTRIES

historien, académicien
(1908 - 1986)


Né au château de la Bastide d’Engras (près d’Uzès), le 6 août 1908.
Par son père ascendance languedocienne, les La Croix de Castries, d’origine mayorquine étant implantés à Montpellier depuis le XIVe siècle. Par sa mère, Mlle de Thomas de Saint-Laurent, ascendance comtadine de vice-légats du pape à Avignon. Années d’enfance au château de Gaujac dans le Gard et à Nîmes, où il commence des études, poursuivies au collège Saint-Jean de Fribourg et à l’école Sainte-Geneviève de Versailles. Suit aux Sciences politiques les cours des sections diplomatique et Finances publiques. Diplômé dans cette dernière section en 1932, il prépare la carrière diplomatique.
Son mariage, en 1934, avec Mlle Monique de Casagne change son orientation. En 1935, il rachète le château familial de Castries près de Montpellier, où sa maison est établie depuis 1495, en entreprend la restauration et cultive les vignes.
Mobilisé, il est envoyé au Liban en septembre 1939. Libéré en 1940, bloqué à Castries avec sa femme et ses trois enfants, il devient en 1941 maire de son village qu’il aide à traverser les temps difficiles de l’occupation. Pour meubler ses loisirs forcés, il commence le classement de ses archives et écrit plusieurs romans. L’un d’eux, Mademoiselle de Méthamis obtint sur manuscrit le prix Balzac, ce qui décide de sa vocation littéraire. Maintenu comme maire par la Résistance en août 1944, il administre son village jusqu’en 1950, tout en poursuivant solidairement des créations romanesques et en tenant un journal quotidien. Installé à Paris en 1951, il commence des recherches historiques, à la fois pour éclairer ses archives, et pour écrire une vie de son ancêtre, le maréchal de Castries, qui est couronné par l’Académie française en 1956. A partir de 1955, il composera régulièrement un volume annuel, alternant les synthèses historiques avec les biographies en maintenant une préférence pour la période 1750-1850.
Lauréat du Prix Historia pour Mirabeau ou l’échec du destin en 1961 et, en 1968, du prix des Ambassadeurs pour l’ensemble de son œuvre historique. Conférencier aux Annales et à l’Interallié, vice-président de la société des Gens de Lettres en 1964, il a été élu à l’Académie française, le 4 mai 1972, au fauteuil du pasteur Boegner (2e) et reçu le 1er février 1973 par Jacques Chastenet.
Mort le 17 juillet 1986.

Cette biographie provient du site de l'Académie Française

 
Pierre-Paul RIQUET
Sa vie
Né probablement le 29 juin 1609 à Béziers (son acte de naissance est introuvable), Pierre Paul Riquet est mort à 71 ans, le 1er octobre 1680 à Toulouse. Il y est enterré dans la cathédrale Saint-Etienne. Ses ancêtres seraient d'origine Florentine (branche Arrighetti) et Provençale (branche Riquetty) qui donnera la famille Riquet, comte de Camaran.
Le père de Paul était notaire, procureur du Roi et surtout homme d'affaire très habile. Il poussera son fils à entrer dans l'administration des gabelles car il sait que cette voie peut être une source d'enrichissement rapide pour lui.
Il se marie en 1637 à l'âge de 33 ans, avec Catherine de Milhau, fille d'une famille bourgeoise de Béziers. Ils auront cinq enfants, deux garçons, Jean-Mathias et Pierre Paul, ainsi que trois filles, Catherine, Marthe et Anne. Ils s'installent à Revel où il exerce sa fonction de fermier des gabelles, tâche qui consiste en la collecte de l'impôt sur le sel.
Riquet

C'est là que va naître puis mûrir son projet de Canal. Pendant plus de 20, il amassera une fortune importante grâce à la ferme des gabelles mais aussi en tant que munitionnaire de l'armée de Catalogne. En 1661, c'est un homme riche.Il possède de nombreux appartements et droits sur les biens de la communauté de Revel, dont il est Juge Royal. Il est baron de la seigneurie de Bonrepos, à côté de Verfeil où il possède 60 ha de forêts de chênes, 150 ha de bois et de terres, 4 métairies, sans oublier une demeure à Toulouse, dans le Quartier des Puits-Clos.

De grandes qualités habitent cet homme : travailleur infatigable, doué d'une formidable imagination, audacieux, enthousiaste, il est aussi servi par un sens aigu de l'observation et une grande sûreté de jugement. Il allie un esprit d'entreprise prononcé, à une grande capacité à mener les hommes. Sa spontanéité et sa franchise le servent tout au long de son existence. Avant tout homme d'affaire, il est fin calculateur, respectueux de la légalité. Sa sagesse l'aide face à ses détracteurs ainsi que son humanité. L'homme est têtu, tenace et solitaire. Lorsqu'une certitude le tient, il n'en démord pas, et passe outre les interdits, c'est le cas pour le percement du tunnel de Malpas, pour l'arrivée à l'étang de Thau, ou encore pour le parcours le long de l'Aude. Il n'apprécie pas de partager les responsabilités et assume seul ses engagements.

Riquet était aussi un précurseur dans le domaine des droits des travailleurs. Il mit en place pour les ouvriers qui travaillaient sur les chantiers du Canal du Midi ce que l'on peut considérer comme l'ancêtre de la sécurité sociale. Les ouvriers étaient payés 10 livres par mois ce qui était bien supérieur aux salaires qu'ils auraient pu espérer pour la même tâche par ailleurs. Les jours de repos (jours fériés, dimanches et jours de pluie) n'étaient pas déduits. Un logement était fourni pour une somme très modique. Les ouvriers tombant malades étaient payés, comme si ils travaillaient, pendant le temps de leur maladie. Les instruments de travail étaient fournis à l'enrôlement, à charge à chacun d'entretenir son matériel. Ces conditions de travail impensables au XVIIème siècle comme l'assurance maladie et des salaires élevés n'ont pas fait que des amis à Riquet parmi les entrepreneurs de la région, les ouvriers se prenant à rêver à de telles conditions dans les autres chantiers...

Réalisation du canal du Midi

Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, est l'ingénieur qui a permis la réalisation du Canal du Midi. La légende raconte que son père, Francois-Guillaume Riquet, se soit opposé au début du siècle à la construction d'un canal reliant l'atlantique à la méditerannée. L'étude, comme tant d'autres, ne parvenait pas à résoudre le problème de l'approvisionnement en eau du canal.

Riquet passe cet écueil grâce à sa connaissance des Montagnes Noires environnantes. Il remarque un point de partage où un cours d'eau se scinde en deux, s'écoulant soit vers l'Atlantique, soit vers la Méditerranée. C'est le seuil de Naurouse. Appliquant les théories de Adam de Craponne, Riquet y positionne le point culminant du canal, à 48 mètres au dessus du niveau de la Garonne.

Le 16 novembre 1662, Pierre-Paul Riquet propose son projet à Colbert. Quelques mois plus tard, le ministre nomme des commissaires chargés d'étudier la faisabilité de l'ouvrage. Après qu'une rigole d'essai soit réalisée, une première tranche des travaux est confiée à l'ingénieur le 14 octobre 1666.

Durant toute la durée des travaux, et profitant de sa fonction de fermier des Gabelles, Riquet investira sur ses fonds propres deux millions de livres, sur un projet estimé a quinze millions. En contrepartie, il reçoit les droits de péage du canal. Lorsque son ouvrage est mis en doute, Riquet fait preuve d'une étonnante ténacité, allant jusqu'à désobéir aux ordres de Colbert. Ainsi, il fait percer l'improbable Tunnel de Malpas malgré les ordres royaux, détournant des ouvriers. Son audace ne fut pas seulement technique: l'ingénieur est aussi le premier à instituer la mensualisation des salaires et la sécurité sociale pour ses ouvriers.

Pierre-Paul Riquet meurt ruiné, le premier octobre 1680, dans le quartier des Puits-Clos, sans que le canal ne soit terminé. Sa maison est encore visible Place Salengro. Ce sont ses deux fils qui achèveront l'ouvrage, inauguré un an plus tard.

Pierre-Paul Riquet réalise à soixante deux ans le projet fou de joindre la Méditerranée à l'Atlantique par une voie navigable.

Le Canal du Midi

Le premier objectif est politique : Il s'agit d'éviter le contournement de l'Espagne par Gibraltar et ses aléas, au premier rang desquels, les mauvaises rencontres avec les marins espagnols... ou les pirates.
Le second est économique : très vite le Canal des Deux Mers deviendra le moyen de transport idéal pour les denrées et les biens produits dans les diverses contrées traversées.

Le premier coup de pioche est donné en 1667. Le chantier dure quinze années, mobilisant quelques 12000 ouvriers, hommes et femmes.

L'ouvrage achevé mesure 240 km de long de Toulouse à Sète. Il comporte 328 ouvrages d'art, dont 64 écluses, 54 aqueducs, 7 ponts-canaux, des tunnels, des maisons éclusières... 45 000 arbres y sont plantés, essentiellement platanes et cyprès.

Louis XIV n'avait pas seulement ordonné la construction du Canal royal du Languedoc afin de faciliter le commerce. Néron, Auguste, Charlemagne, Francois Ier, Charles IX et Henri IV y avaient songé avant lui. Lorsque le roi reçut la proposition de Riquet, en 1662, il y vit l'opportunité de priver l'Espagne d'une partie de ses ressources, et l'occasion de marquer son règne d'une oeuvre impérissable.

Long de 240 kilomètres, le canal fut ouvert à la navigation en 1681, soit un an après la mort de l'ingénieur présidant à sa conception. L'étude était complexe, il s'agissait de résoudre de nombreux problèmes techniques, et de trouver l'eau pour remplir le sillon.

 

Pierre-Paul Riquet mit en place un système complet de collecte d'eau dans les Montagnes Noires, connu sous le nom de "la rigole", et n'hésita pas à faire construire de nombreux ponts-canaux et tunnels.

Curieusement, le canal ne remplit pas vraiment son office. Le contexte économique et politique, les tensions de la guerre d'Espagne empêchèrent le développement économique que l'on avait escompté.

Aujourd'hui, s'étendant de Toulouse jusqu'au bassin de Thau, le Canal du Midi n'a plus qu'une vocation touristique. Il est l'un des 33 sites classés "patrimoine mondial de l'humanité" par l'Unesco.

 
 
André Lenôtre
Une transmission de génération en génération

André Le Nôtre est fils et probablement petit-fils de jardiniers des Tuileries. Son père, Jean, porte, depuis 1625, le titre de dessinateur des plants et jardins, et partage la responsabilité des Tuileries avec Claude Ier Mollet. Son grand-père serait Pierre Le Nôtre, chargé en 1572 de l'entretien des parterres aux Tuileries. Le Nôtre épouse, en 1640, Françoise Langlois, fille d'un commissaire ordinaire de l'artillerie de France ; leurs trois enfants meurent en bas âge. Toutefois, la tradition se perpétue puisque deux des trois soeurs d'André s'allient à des jardiniers. Françoise épouse Simon Bouchard, responsable des orangers des Tuileries, charge qui est transmise à la mort de ce dernier à ses enfants. Elisabeth se marie avec le jardinier Pierre Desgots, qui travaille notamment à Chantilly, et leur petit-fils Claude Desgots sera le plus proche collaborateur d'André.

Les jardiniers sont logés dans ou à proximité des jardins dont ils ont la charge. Le Nôtre est ainsi né, en 1613, aux Tuileries. Il y passe sa jeunesse, et une partie de sa formation se déroule dans la galerie du Bord de l'eau du Louvre réservée aux artistes. A partir des années 1630, Le Nôtre travaille dans le jardin sous les ordres de son père et de Claude Ier Mollet avant d'obtenir, en 1637, le brevet de jardinier des Tuileries. Il conserve la direction du jardin jusqu'à sa mort.

En dépit des honneurs dont Louis XIV couvre son jardinier et de son offre de l'accueillir à Versailles, Le Nôtre reste très attaché à sa maison. Située à proximité du pavillon de Marsan, celle-ci abrite son agence et sa collection. C'est dans cette demeure que le jardinier se retire et meurt le 15 septembre 1700.
Il est enterré à proximité immédiate du jardin dans l'église Saint-Roch.

Un courtisan habile

La légende a fait de Le Nôtre un jardinier brave et chaleureux, ami du grand roi, au verbe libre et à la bêche sur l'épaule. Toutefois, la simplicité supposée du " bonhomme " s'allie mal à la renommée du personnage qui s'étend à toute l'Europe. Un grand nombre d'anecdotes reprises et embellies dans les ouvrages successifs qui lui sont consacrés contribuent à cette image. Certaines sont attestées par les archives : ainsi au cours de son voyage à Rome, Le Nôtre, comme il le confirme dans un courrier au Grand Condé, a bien l'honneur "d'embrasser notre saint-père le pape et de baiser sa mule". D'autres hauts faits sont à considérer avec plus de recul... A travers les quelques courriers qu'il a laissés, Le Nôtre apparaît comme un homme d'esprit et un courtisan subtil, soucieux de sa gloire et toujours prêt à recommander ses proches. Ce modeste, très respectueux des hiérarchies sociales, pratique une franchise calculée. Sous un naturel probablement travaillé, qui le place à l'écart des intrigues de la Cour, il sait s'attirer les bonnes grâces d'un roi passionné de jardins.

S'il se plaît à rappeler qu'il a débuté une bêche à la main, Le Nôtre a certainement complété son apprentissage sur le terrain par une formation artistique et une connaissance pratique des techniques de son époque. Selon ses contemporains, sans qu'aucune archive cependant ne le confirme, Le Nôtre aurait ainsi passé six années dans l'atelier de Simon Vouet au Louvre.

Les apprentis et les collaborateurs du premier peintre de Louis XIII réalisaient aussi bien les dessins de motifs floraux pour des tapisseries que des fonds de perspective pour les tableaux du maître.

C'est au cours de cet apprentissage que le jardinier aurait rencontré le peintre Le Brun, qu'il retrouve par la suite sur les chantiers de Vaux et de Versailles. Le Nôtre semble par ailleurs bien appliquer un certain nombre de techniques du XVIIe siècle. Ses constructions dans l'espace prouvent qu'il maîtrise les lois de la perspective et de l'optique. De même, comme tout jardinier de son temps, il connaît la nature des sols et possède un véritable savoir-faire en matière d'hydraulique. Il conçoit avec la même assurance des ouvrages de grande envergure telle la terrasse de Saint-Germain-en-Laye sur 2,2 km (1669) ou, témoignant de son talent de dessinateur, des projets décoratifs comme, en 1684, celui d'une cascade d'un goût résolument baroque.

Un collectionneur reconnu

Bénéficiant de revenus considérables, Le Nôtre rassemble, à partir des années 1650, une collection d'oeuvres d'art d'une réelle cohérence. Celle-ci comprend des tableaux de peinture italienne, mais aussi hollandaise et flamande, des sculptures, des porcelaines et surtout en grand nombre des médailles modernes et des estampes. Proposée aux amateurs à partir de 1670-1675, la collection révèle le goût éclairé de son propriétaire, ainsi que son accession à un statut social élevé. En 1693, Le Nôtre donne à Louis XIV près de soixante-dix tableaux, bronzes, bustes en marbre et porcelaines. Par ce geste, le jardinier exprime sa reconnaissance au roi.

Le Nôtre n'est pas un créateur particulièrement précoce. Même s'il devient à vingt-deux ans premier jardinier de Monsieur, il ne réalise ses grandes oeuvres qu'au-delà de la quarantaine. Le jardinier travaille ainsi dans un premier temps à l'entretien des Tuileries ainsi que pour les jardins du Luxembourg, du Palais-Royal et de Fontainebleau.

Le chantier qui le révèle est celui de Vaux-le-Vicomte, réalisé pour Fouquet à partir de 1652, et auquel Le Nôtre contribue magistralement de 1657 (peut-être même 1652) à 1661, date de la disgrâce du ministre.

A la même époque, il double son activité de jardinier d'un office lucratif puisqu'il acquiert, en 1657, la charge de contrôleur général des bâtiments du roi. Ce poste, très prenant, nécessite des compétences variées : Le Nôtre doit faire surveiller des travaux les plus divers, touchant notamment à la serrurerie, la sculpture, la maçonnerie..., en rendre compte au surintendant et contrôler les mémoires des entrepreneurs en vue de leur paiement par les trésoriers généraux.

Une carrière prolifique

A partir de 1660, Le Nôtre est sur tous les fronts. Le jardinier intervient aussi à Trianon, Clagny, Maintenon, Saint-Cyr et peut-être Marly, à la demande de Louis XIV.
Ses chantiers le conduisent également à travailler à Paris, dans plusieurs hôtels particuliers ainsi qu'au Palais-Royal, en Ile-de-France, aux châteaux de Saint-Maur, Saint-Martin de Pontoise, Chaville, Louvois, Pontchartain et Conflans, ainsi qu'en province à Gaillon, Guermantes, Castries, Les Rochers....

Son aura dépasse les frontières. Lors de son voyage en Italie, en 1679, où il est reçu par le pape, Le Nôtre aurait eu des commandes pour les jardins du Vatican et plusieurs demeures romaines. S'il est fort probable qu'il ne soit jamais allé en Angleterre, il a participé, grâce à l'envoi de plans et de collaborateurs, au remodelage des jardins de Hampton Court, de Greenwich et de Windsor.

Des honneurs répétés

Le sommet de la carrière du jardinier est, sans conteste, son anoblissement en 1681, où il choisit pour armes "un gros chou-cabus dont les premières feuilles pendent des deux côtés, comme des plumes". En 1693 le roi le fait, de surcroît, chevalier de l'ordre royal de Saint-Michel, distinction rare réservée aux écrivains et aux artistes. Toutefois, Le Nôtre n'a jamais reçu le titre de premier jardinier du roi, même s'il en a occupé la position pendant plus de trente ans.

En 1693, âgé de 80 ans, il décide de se démettre de ses charges. En 1692, Le Nôtre a déjà divisé sa charge de dessinateur des plants et parterres entre ses petits-neveux Le Bouteux et Desgots qui reçoit en outre, en 1698, l'office de contrôleur général des bâtiments du roi.

A la mort de Le Nôtre, le Mercure Galant de septembre 1700 commente sa disparition en ces termes élogieux :

"Le Roy vient de perdre un homme rare, & zélé pour son service, & fort singulier dans son art, & qui luy faisoit honneur. C'est Mr. Le Nostre, Controlleur Général des Bastimens de Sa Majesté, Jardins, Arts et Manufactures de France. (...) Jamais homme n'a mieux sçu que luy tout ce qui peut contribuer à la beauté des jardins..."

 
Page mose à jour le 19/11/05

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